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Pérou - 13 au 30 Mai 2007


Le 26 Mai 2007

Je suis sur la place du village dès six heures et demie, alors que le soleil est encore masqué par la montagne alentour. Sur sa crête se dessine la silhouette de quelques eucalyptus, le ciel est rougeoyant.

Il fait frais, mais pas froid.

Une couronne de brume enveloppe l'église et les rues voisines.
Des commerçants s'activent et installent leurs tréteaux. Des tables sont dressées et des femmes en habit local servent des plats chauds aux premiers arrivants.
En quelques minutes, le soleil envahit la place, la température monte presque instantanément de plusieurs degrés.

Leonardo, technicien impliqué dans les aménagements de cuisines, a réalisé sa propre installation qu'il tient à nous faire visiter. Nous prenons un étroit chemin caillouteux pour rejoindre son habitation située hors de Combapata.
Nous sommes accueillis par sa femme et sa fille qui nous offrent des bouquets de fleurs, puis une collation nous est servie. Fèves, maïs et pommes de terre accompagnent la traditionnelle truite qui se déguste avec les doigts.

Après avoir tiré le portrait de toute la famille et de deux femmes accourues tout spécialement du village voisin éloigné de sept kilomètres, nous prenons congé avec l'impression de laisser des regrets, par une visite trop brève.

Nous poursuivons sur le même chemin jusqu'à une communauté proche où est installée une autre cuisine.

L'ensemble de la communauté nous attend dans la cour de l'école flanquée d'une jolie petite église.

Les femmes sont assises en cercle sur l'herbe, face au bâtiment scolaire le long duquel des chaises ont été installées à notre intention. Près de l'entrée, une petite table revêtue d'une nappe rouge, où sont disposés un petit fanion et une statuette inca.
Les garçons se tiennent debout à droite de la porte d'entrée, l'un d'eux exhibe fièrement le drapeau péruvien.
Les hommes sont assis à l'écart, sur le côté près de la petite église.
Des fillettes en costume traditionnel se tiennent près de nous. Le moment est solennel.

Le président de la communauté prononce un discours de bienvenue, puis une sono accrochée au mur fait retentir l'hymne national. Tout le monde s'immobilise, certains ont la main sur le cœur. Moment de forte émotion, nous mesurons l'importance qu'ils attachent à cette visite.

Après quelques interventions des femmes et hommes de l'assistance, Jean-Pierre remercie la communauté pour son accueil et présente le projet Alpaca, un protocole est signé.

Les enfants enchaînent chants, danses et poèmes, puis nous allons visiter la cuisine.
Nous prenons congé après maintes accolades, suivis par les enfants.

Nous poursuivons notre tournée des installations.
Nouvel arrêt en rase campagne, nouvelle dégustation de truite, visite de la cuisine.

La suivante est également impressionnante.
Après avoir arrêté notre véhicule sur les hauteurs d'un chemin, nous débouchons au dessus d'une grande prairie aménagée en terrain de sport au bord d'un lac.
Toute la communauté, femmes et enfants, est là, assise en cercle dans la prairie.
Accolades, discours de bienvenue, sourires complices et timides, photos, et la truite devenue traditionnelle. Impossible de refuser… Assis sous le soleil, nous nous observons, faute de pratiquer la même langue.

Une sorte de complicité tacite s'instaure. Aux regards reconnaissants qui nous sont adressés nous répondons par un mélange de satisfaction et de retenue, voire de pudeur, devant ces gens dont l'unique richesse est celle du cœur. Mais ils la distribuent avec un réel talent et une grande générosité.

Les enfants sont émerveillés par le petit écran de mon appareil qui leur renvoie leur image. Je suis poursuivi par une nuée de moineaux réclamant des photos.
Un garçon d'une douzaine d'années me fera rater tout une série d'images en sautant devant l'objectif au moment de chaque déclic et en se glissant systématiquement devant chaque groupe en gonflant le torse.

Nous remontons vers notre minibus, suivis par une file de femmes et d'enfants qui dessinent sur le chemin un long ruban multicolore.

Sur la route nous ramenant à Combapata, nous faisons une halte chez Cuchillo, le Géo Trouvetou local qui a mis au point un des systèmes de cuisines avec ventilation et ballon d'eau chaude.
Sa maison, située au bord d'un torrent, exploite tous les partis que l'on peut tirer de la puissance du cours d'eau. Il en a détourné une partie qui alimente d'une part, un bassin où il fait l'élevage de truites, d'autre part un générateur qui fournit l'électricité à son habitation.

La nuit est tombée, nous regagnons Combapata.
 







  

Les cuisines avant leur réaménagement


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